Les conséquences du deuil sur les enfants et les adolescents

Le deuil est souvent celui d’une famille entière. Avant de pouvoir aider un enfant ou un adolescent en deuil, il faudrait donc développer la question de la mort et du deuil dans nos cultures modernes. Or la littératie de la mort et du deuil est aujourd’hui balbutiante après avoir été inexistante. Jadis on ne prenait pas de précaution avec les jeunes, ils suivaient simplement le mouvement et s’adaptaient aux crises de la vie. Or la perte d’un proche a des conséquences multiples dans la vie d’un enfant ou d’un adolescent, d’autant moins bruyantes que les parents d’un jeune sont eux-mêmes en deuil et méconnaissent ou dénient le phénomène. Les aspects affectifs du chagrin parental forment un filtre qui empêche l’intégration du processus. Une pédagogie de la mort et du deuil préparerait le terrain de la rupture du lien et limiterait les conséquences du deuil. Ce d’autant plus que l’enfant en plein développement a besoin d’entendre à de nombreuses reprises et différemment selon son âge, l’histoire de ses ruptures familiales.

Marie-Frédérique Bacqué est psychologue, psychanalyste, professeure de psychopathologie clinique à l’université de Strasbourg et présidente du centre international d’études sur la mort. Elle est investie dans l’étude et la psychothérapie des personnes confrontées à la perte, à la mort et au deuil.

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