Les orthèses d'autonomie
Extrait de la thèse :
Par analogie, tel un État, serait autonome un individu capable de s’autogouverner. Parvenu à la fin de sa vie, alors que sa dépendance et sa maladie limitent sa liberté et ses choix, est-il encore pertinent de parler de l’autonomie du patient en ce sens-là ? En faisant jouer entre eux les champs politiques, juridiques, moraux, philosophiques et psychologiques, nous analyserons la grammaire et les enjeux de cette autonomie.
Ces trente dernières années, les patients ont conquis de nouveaux droits comme le droit à l’information, le droit au refus de traitements, l’obligation de consentir aux soins. De nouvelles dispositions légales comme les directives anticipées et la désignation d’une personne de confiance sont apparues. Comment les transposer en fin de vie ? Cette nouvelle conception de la relation médicale inspirée par la conception libérale de l’art de gouverner, pose la question de la gouvernance médicale, de sa nature et de ses limites. Faire du développement de l’autonomie un enjeu capital et prioritaire dans le contrat de soins, c’est transférer certaines responsabilités et certaines décisions au patient. Et c’est aussi reconfigurer le contrat médical en soins palliatifs.
Par analogie avec une orthèse, nous pensons que soigner un patient en fin de vie c’est se comporter comme une orthèse d’autonomie c’est-à-dire combler, compenser la perte de son autonomie, en étant ajusté à lui jusqu’au point de se faire oublier.
Mais, au nom du principe d’autonomie, faut-il aller jusqu’à l’assistance médicale au suicide ? Véritable question éthique, à la fois politique et morale : jusqu’où le médecin doit-il encore gouverner les patients en fin de vie ?
Membres du jury :
- Régis Aubry
- Véronique Averous
- Dominique Folscheid
- Donatien Mallet
- Agata Zielinski
Contact :
Arnaud Larrouture
Salle TOM1/TOM2
1 rue du 11 novembre
IRTS de Montrouge