La prédiction de la mort
La « fin de vie » au sens où l’on entend cette expression aujourd’hui, que ce soit au sens commun ou dans une acception fondée sur une expérience clinique et des connaissances médicales, constitue un objet de réflexion que la philosophie a fait sien.
Depuis les années 1970 au moins, une partie de ses questionnements renvoient à des enjeux moraux suscités notamment par les demandes d’assistance en vue de mourir en contexte hospitalier ou en institution de soin pour les personnes âgées. Une telle aide est-elle légitime ? Est-il pertinent de distinguer entre geste actif et geste passif ? De telles demandes sont-elles même audibles ? Etc.
La présente réflexion voudrait aborder l’enjeu de « la fin de vie » par un autre biais, en lien avec le développement actuel d’une recherche fondamentale en biologie du vieillissement conduisant à l’élaboration de marqueurs de prédiction de survenue de la mort naturelle – i.e. sans pathologie associée – ou toutes pathologies confondues. Cette recherche est actuellement menée sur des modèles animaux et l’on ignore quels pourraient être ses éventuels usages dans la pratique clinique. Cependant, il semble intéressant, voire indispensable, de réfléchir de façon prospective aux enjeux éthiques et conceptuels qu’une telle recherche recèle. Dans cette perspective, Marie GAILLE proposera de distinguer la conscience de sa propre mortalité d’autres formes de rapport à la mort, notamment celles de l’anticipation et de la prédiction, et esquissera les implications de l’idée de mort prédite – tant pour le rapport à soi-même que sur un plan collectif et social.
Salle E14 (Grand Salon)
UFR SLHS de l'Université de Franche-Comté
18 rue Chifflet
25 000 Besançon