Questionnaire soignants et fin de vie
Le programme "Le pouvoir du récit en fin de vie" a pour objectif de réfléchir à divers projets pour lesquels le récit a une fonction d'accompagnement dans la démarche palliative. Pour mener à bien cette mission, des chercheurs de plusieurs disciplines (médecine, psychologie, création littéraire, littérature, culture visuelle, anthropologie, droit, philosophie,...) collaborent. En 2022, deux projets seront initiés, de manière expérimentale :
- "Les fantômes" : il s'agit de réfléchir à des espaces d'expression permettant aux professionnels soignants de se souvenir individuellement et/ou collectivement de patients décédés et d'en analyser l’impact.
- "Les mots justes" : il s'agit de réfléchir aux mots justes (et à ceux qui ne le sont pas) pour inspirer les professionnels soignants lorsqu'ils accompagnent des personnes en soins palliatifs et leurs proches.
Il n'existe pas de mot précis pour désigner les émotions d'un soignant qui a perdu un patient. Le mot "deuil" est souvent considéré comme non adapté. Pourtant la mort d'une personne dont un soignant s'est occupé n'est évidemment pas quelque chose d'anodin, même lorsque cette situation est relativement fréquente. Le corps médical a-t-il besoin d'évoquer ces hommes et ces femmes décédés ? Si oui, sous quelle forme ? En parler ou ne pas en parler a-t-il des conséquences sur la qualité des soins ? Toutes ces questions ont pour point de départ une réflexion de la docteure Michèle Levy-Soussan (responsable de l'unité mobile de soins palliatifs de la Pitié-Salpêtrière) qui considère qu'on "soigne avec ses fantômes". Grâce à la psychologue Stéphanie Bafcop, ce questionnaire a été établi à destination des soignants pour mieux cerner ces enjeux.