Les êtres et leurs restes
Que sait-on notamment du devenir du corps des peut-être 1000 Anglais qui y trouvèrent la mort? Où et comment, d’ailleurs, trépassèrent-ils? Sur quelle aire se battit-on? Les corps eurent-ils l’espace de s’allonger pour mourir ? Et, par conséquent, que devinrent-ils? Où sont les corps ?
Ce questionnement est commun à toutes les séquences de mort collective, violentes ou non. Comment meurt-on ? Que fait-on de «nos» morts ou des «leurs»?
La manière de mourir, de la mort sur le champ de bataille, fut-il antique, médiéval, moderne ou contemporain, constitue le cœur de l’enquête. La confrontation d’approches plurielles, historiques, archéo-anthropologiques, littéraires renouvellera le regard sur cette question essentielle dans l’étude de la guerre.
Quelle place les restes de nos morts occupent-ils dans nos espaces publics, dans les cimetières, les lieux de culte ou les musées, dans les mémoires collectives, dans les sources littéraires, dans les enjeux politiques ?
Les chercheurs sont invités à s’interroger sur les sépultures, accordées ou refusées, sur les corps abandonnés, ballotés par les flots, sur les anonymes, les disparus pleurés.
A l’heure de l’épidémie, alors que des corps donnés à la recherche sont malmenés à la morgue, que les soldats tombés au front sont rapatriés, ce colloque international se penchera sur le devenir des corps après le franchissement du seuil ultime. Mais c’est aussi et une histoire des vivants, une histoire de croyances, une histoire de la violence, une histoire de la peur et de l’espoir, en partant de ce qui reste des êtres, de ce qui continue d’être.
Pour en savoir plus :
https://recherche.uco.fr/actualites/5778/les-etres-et-leurs-restes-baug…
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