Eternités numériques - Les identités numériques post mortem et les usages mémoriaux du web

La persistance des données numériques, après le décès des usagers, soulève aujourd’hui un certain nombre de questions. Que deviennent les données identitaires des usagers après leur décès ? S’en préoccupent-ils de leur vivant ? Comment sont-elles gérées par les proches ? Comment les acteurs du web, tels que Google ou Facebook, y font-ils face ? Compte tenu de la dimension genrée des pratiques numériques et des pratiques liées à la mort, nous souhaitons interroger la manière dont le genre structure ces phénomènes. Comment le genre du défunt et de ceux qui lui rendent hommage intervient dans les usages mémoriaux et dans la construction des identités post mortem ? La multiplication des applications numériques dédiées à la mémoire ainsi que l’usage massif des réseaux socionumériques (Rsn) – corrélés au vieillissement de la population utilisatrice du web –, laissent à penser que ces questions prendront une importance croissante ces prochaines années.

Si les problématiques sociétales soulevées par la persistance des profils des usagers décédés, de même que les mutations des pratiques de deuil sur internet et les usages mémoriaux du web, retiennent l’attention de la recherche internationale depuis quelques années – la question du genre étant néanmoins peu explorée – peu de travaux portent aujourd’hui sur ce sujet, en France. Plus encore, si les travaux croisent la question des pratiques numériques et de la mort ou abordent la dimension genrée du deuil, aucun n’articule les problématiques des pratiques numériques, de la mort et du genre.

L’étude de la mort éclaire les structures sociales et embrasse les questions d’identité tout comme l’histoire des corps et des représentations de soi. Cette recherche propose donc d’analyser les usages mémoriaux du web et la construction des identités numériques post mortem au prisme du genre et d’en dégager les enjeux sociaux, économiques, juridiques et symboliques.

Thèmes
Disciplines
Mots-clés
  • Identité numérique
  • Expression du deuil
  • Deuil
Publications issues de ce projet

Georges, F. ; Julliard, V. ; Quemener, N. ; Bourdeloie, H. (dir.) (2018) Garder les morts vivants, Réseaux 2018/4 (n° 210)

JULLIARD Virginie, GEORGES Fanny (2018) « Produire le mort. Pratiques d’écriture et travail émotionnel des deuilleurs et des deuilleuses sur Facebook ». Revue Réseaux.

GEORGES, Fanny (2017) «Digital eternities. Post-mortem digital identity from a semio-pragmatic perspective ». Revue Language Learning and Information and Communication Systems (Alsic), 20. Translated by Gill Gladstone.

GEORGES, Fanny, JULLIARD, Virginie (2016) « Profilopraxie et apposition des stigmates de la mort: comment les proches transforment-ils la page Facebook d’un défunt pour la postérité? ». Linguas e Instrumentos Lingüisticos, 37, 2016.

GEORGES, Fanny (2014) « Post mortem digital identities and new memorial uses of Facebook. The identity of the producer of a memorial page. » Thanatos 3 1/2014: Death, mourning and the internet. Translated by Gill Gladstone.

GEORGES, Fanny (2014) «Identité post mortem et nouvelles pratiques mémoriales en ligne. L’identité du créateur de la page mémoriale. », Les Cahiers du Gerse, Presses de l’Université du Québec.

Acronyme
ENEID
N° de projet (ANR, clinical trials…)
ANR-13-SOIN-0002
Date de début
2014
Statut
terminé, en cours de valorisation
Responsable(s) du projet
Fanny GEORGES
Financeurs
  • ANR - Agence nationale de la recherche
Nom de l'appel à projet
  • Sociétés Innovantes
Établissement porteur du projet
  • Sorbonne Nouvelle
Équipe projet
Contact
Fanny GEORGES
fanny.georges@sorbonne-nouvelle.fr
06 64 25 76 26