Benjamin WYPLOSZ
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Hospitalisation à domicileHADAssistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP)14 rue Vesale75005 PARIS
- Accompagnement de la fin de vie
- Détresse psychologique
- Thérapies assistées par psychédéliques
Mes travaux portent sur la santé mentale des malades en soins palliatifs.
Beaucoup de personnes vivant en soins palliatifs expriment une souffrance psychique qui pourrait être considérée comme "normale" au vu de leur situation clinique et de la fin de vie qui approche. Cette souffrance psychique combine des symptômes qui s'apparentent à la dépression mais qui est plus souvent une démoralisation (Robinson S et al. J Pain Sympt Manage 2014), un syndrome clinique bien étudié en soins palliatifs depuis plusieurs dizaines d'années mais qui n'a pas été intégré dans le DSM V ni dans l'enseignement de la sémiologie ni de la nosologie psychiatriques. La démoralisation peut confiner à une réelle détresse existentielle questionnant le sens de la vie et la relation avec les soignants sans pour autant être détectée par les critères utilisés pour le diagnostic de dépression laissant un vide diagnostic, à fortiori thérapeutique, si elle n'est pas spécifiquement explorée.
La démoralisation est une souffrance qui conduit les personnes qui en souffrent à mettre en place des mécanisme de défense parfois incompréhensibles pour les soignants et leur entourage : refus de soins, déni, voire agressivité. Or, les antidépressifs et les anxiolytiques sont faiblement ou pas efficace. La prévalence de la souffrance psychique n'est pas bien connue en France : celle qui est considérée comme "normale" ainsi que celle qui est considérée comme pathologique. Or, quelle que soit la nature "normale" ou pas de cette souffrance, il est peut-être possible de la soulager comme il est possible de soulager les douleurs physiques qui accompagnent "normalement" bien des maladies fatales.
Le projet est de mon travail est d'évaluer la prévalence, la nature et le degré des souffrances psychiques "normales" et pathologiques en soins palliatifs et de déterminer si ces symptômes interagissent avec une bonne prise en charge et un objectif de confort de vie au sens large.
De même que les opiacés ont permis de soulager une grande partie des douleurs physiques (qui furent un temps considérées comme "normales" au cours d'un cancer), il est possible qu'on dispose dans un futur proche de molécules permettant de soulager la souffrance psychique qui gâche la vie des malades que cette souffrance psychique soit "normale" ou pathologique. Des molécules comme les agonistes des récepteurs de la sérotonine (ARS ou psychédélique, Yaden et al. Curr Top Behav Neurosci 2022) ou même la kétamine (Sholevar et al J Palliat med 2025) pourraient être des propositions thérapeutiques intéressantes, au moins dans les cas les plus graves.
Pour avancer sur les connaissances et les représentations des professionnels en soins palliatifs sur les ARS (ou psychédéliques), j'ai participé à la création du projet PsilOnco qui a été retenu par l'AMI de la PNRFV en 2021 (Résultats de l'AMI Fin de vie 2021 | Plateforme nationale pour la recherche sur la fin de vie). Cela a conduit a l'envoi, début mai 2025, d'un questionnaire à environ 680 structures identifiées pour délivrer des soins palliatifs en France. Le questionnaire est accessible à cette adresse : https://psilonco.limesurvey.net/886343?lang=fr