Évaluation en vie réelle des critères de décision de transfert en réanimation médicale pour les patients en oncologie

Les patients en oncologie médicale sont de plus en plus souvent transférés en réanimation. Bien que la mortalité de ces patients diminue, il persiste une forte morbidité liée à la prise en charge en réanimation. Ce transfert est considéré comme l’un des critères d’agressivité des soins en fin de vie dans la littérature lorsqu’il survient au cours du dernier mois de vie. S’il est essentiel de ne pas faire perdre de chance aux patients oncologiques qui peuvent bénéficier d’un transfert, plusieurs études suggèrent inversement que les discussions sur la fin de vie (« EOL discussion ») et une prise en charge palliative intégrée permettent de réduire les recours inutiles à la réanimation en fin de vie. En ce sens, des données récentes ont permis d’identifier des facteurs pronostics objectifs pour les patients atteints de cancer transférés en réanimation médicale

ONCORIS est une étude prospective multicentrique visant à évaluer « en vie réelle » les critères liés à la décision médicale de transférer un patient atteint de cancer en réanimation. Nous visons entre autres, à décrire les facteurs objectifs et les facteurs subjectifs qui entrent en jeu dans la décision, et analyser leur valeur pronostique.

Tous les patients porteurs d’un cancer solide et hospitalisés au Centre Léon Bérard présentant une situation clinique critique sont inclus sur une période de 9 mois.

À l’inclusion, des données sont recueillies à partir du dossier médical concernant les caractéristiques du patient et de l’événement aigu, ainsi que 2 questionnaires : l’un adressé au médecin responsable de l’inclusion (potentiellement, médecin adresseur), l’autre adressé au réanimateur en cas d’accueil du patient.

Un recueil de données à 3 mois, permet de collecter des données sur leur survie, leur évolution clinique, leur parcours de soins.

En cas de décès du patient, nous nous intéressons aux conditions d’accompagnement en fin de vie, avec notamment l’exploration des indicateurs d’agressivité des soins en fin de vie, comme le délai séparant le premier contact avec les soins palliatifs et le décès.